Il y a ceux que je n’ai pas vu depuis un an. Ceux dont je n’ai plus de nouvelles, qui ont disparu petit à petit. Ceux que je ne rencontre que virtuellement. Et ceux qui malgré tout ça sont toujours là, avec moi.
Au milieu de tous ces bouleversements, s’impose une gratitude face à l’amitié non distanciée. Chahutée par moments, impossible régulièrement, essentielle pourtant. 2020, 2021, ont renforcé mon impression/sentiment/besoin de vivre mon amitié de manière non distanciée. C’est peut-être lié au fait d’être intro-extravertie ou alors au bouleversement de nos modes de vie ces derniers mois. Je ne me reconnais plus dans la multiplicité des relations et interactions, amicales ou non. Et la relation digitale a bien du mal à survivre à tout ça (une exception persiste ceci étant dit).
En retrouvant une amitié non distanciée, mais peut-être moins multiple, en divisant mon temps entre moins de personnes, j’ai le sentiment d’avoir renforcé les échanges. D’avoir enrichi les discussions, de donner plus, mais à moins de monde. Et ça me semble juste.
J’ai conscience que l’amitié non distanciée, celle qui reste et qui s’impose, est celle qui dure, celle qui persiste. C’est celle qui nous ancre, qui nous donne le sentiment d’appartenir, de vivre, qui donne un but, un sens. Pourtant l’amitié a été défiée cette dernière année, même si je trouve que ça a permis de recentrer les relations, ce qu’on en souhaite, ce qu’on veut apporter à l’autre et ce qu’il nous apporte.
Alors il y a désormais ceux que je ne verrai plus, dont je n’entendrai plus parler. Et ceux qui restent, ceux qui apportent de la chaleur et en reçoivent.
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