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Comment supprimer Instagram a sauvé ma confiance en moi

J’ai beaucoup réfléchi à ce sujet ces derniers mois. Principalement parce que j’ai passé beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. En parallèle, je n’ai pu que constater à quel point ils avaient eu un impact sur ma confiance en moi, notamment Instagram. J’en discutais dans mon article sur la dépression, mais un des phénomènes mentaux que j’ai pu observer ces derniers mois, c’est la fuite. Fuir de mon cerveau qui m’entraîne en permanence vers les profondeurs. C’est un mécanisme que j’avais déjà observé chez moi quand je suis en vacances ou que j’ai une période de creux. Plutôt que d’apprendre à ne rien faire, j’ai toujours une idée, un projet, une envie à concrétiser. Ou alors je zone sur les réseaux sociaux. Parfois pendant des heures.

Peu importe la forme en fait, peut importe la manière, le résultat est le même. Fuir l’instant présent. Pour une raison que j’ai du mal à saisir, mais ce n’est pas notre sujet aujourd’hui.

Notre relation aux réseaux sociaux est-elle aussi positive que ce que l’on croit?

Alors pourquoi les réseaux sociaux me direz-vous? Je me suis toujours dit que c’était une invention formidable. Ca booste la créativité, on est relié les uns aux autres comme jamais auparavant… Bref je n’y ai vu pendant longtemps quelque chose de positif. Pendant longtemps aussi, je me suis dit avoir une utilisation mesurée de la chose. Ahahah quand j’y repense… Pourtant ça m’apparaît plus clairement aujourd’hui que c’était tout sauf mesuré.

Avec le recul, un autre aspect des réseaux sociaux m’est apparu : c’est une fuite. Une fuite, à plusieurs niveaux. De manière spontanée, c’est évident que passer du temps à regarder la vie des autres, sous quelque prétexte que ce soit, c’est fuir une partie de son quotidien. Et attention, je ne pense pas que ce soit mal. D’aussi loin que je puisse trouver des infos, l’humanité, à tous les niveaux de l’échelle sociale, a eu besoin de rêver. L’évasion se produit via différents véhicules au fil des siècles, souvent par le biais des arts. La musique, la poésie, la lecture, les contes, les histoires qu’on racontait aux enfants… le monde de l’imaginaire est agité par un champ des possibles innombrable. Par certains aspects, c’est ce qu’on retrouve dans les réseaux sociaux, la possibilité de créer et donc de s’évader. C’est une forme de fuite, et je la trouve très… positive, propice à l’inspiration.

Pour autant, les réseaux sociaux ont été pensés et construits pour pouvoir absorber notre énergie vitale. L’objectif est de pouvoir consommer notre temps et s’insinuer dans notre conscience. Un mécanisme est particulièrement derrière ce phénomène : celui de la récompense. Je pense que j’y consacrerai un article plus complet, pour autant l’idée est simple : un peu à l’image du chien de Pavlov, quand on partage des choses sur les réseaux, on reçoit des likes, ou un retour. C’est valorisant, on se sent appartenir à un tout, on se sent aimé.

Alors en plus de l’évasion, se cache une autre forme de fuite, qui a mis plus de temps à m’apparaître. C’est une fuite beaucoup plus insinueuse, elle prend du temps à se déclarer. J’ai remarqué à quel point passer du temps sur les réseaux sociaux, notamment dans des moments de grands doutes ou de grande insécurité peut avoir des effets négatifs sur la substance même de l’être. Sur la confiance. J’ai eu le sentiment, très négatif, plusieurs fois ces derniers mois de me dissoudre dans les mots que je lisais chez les autres et les images qu’ils partageaient. En parallèle de ça, je me suis trouvée incapable de partager quoi que ce soit. Comme si petit à petit j’avais perdu mon identité propre. Comme si je n’avais pas le mode d’emploi pour partager qui je suis.

Qu’est ce que supprimer Instagram m’a apporté?

Il y a un autre élément qui va avec ça je trouve : c’est que je n’ai pas envie de partager qui je suis. Pas de manière aussi simpliste en tout cas. Je serais frustrée de ne pouvoir évoquer qu’une petite partie de mon être et de mes intérêts… J’ai l’impression de ressentir le côté réducteur de ce partage, et de le détester. C’est une sensation qui m’avait aussi enveloppée à l’époque ou le blog était exclusivement tourné vers la beauté. Je me souviens de cette période, et ça me fait rire, surtout après avoir écrit l’article sur la sur-consommation. De manière générale, je crois que j’ai toujours cherché à imiter un peu ce que je vois partout sur les réseaux. En gardant ce qui me plait. Sûrement comme plein de gens. Seulement voilà, ça ne durait jamais assez, car ce n’était pas mon truc. J’avais l’impression de jouer un rôle. Soit en jouant cette jeune fille sympathique, à la vie sympathique. Soit au contraire, en dénonçant les inégalités de ce monde et en partageant de grandes idées. Seulement, allez partagez en quelques lignes ou quelques mots… c’est très limité quand même !

En tout cas, entre la fuite qui s’insinue, qui permet de s’oublier soi-même, et l’absence de réalisme dans les partages, je ne m’y suis pas retrouvé. Alors après quelques mois de moins bien, j’ai pris une décision radicale, et j’ai supprimé l’application d’Instagram. Je n’ai pas supprimé mon compte, l’objectif pour moi n’étant pas de disparaître des réseaux sociaux, mais de réduire de manière considérable le temps que j’y passais. Et de manière tout aussi radicale, ça a très bien fonctionné. Le premier jour, mon réflex de Pavlov cherchait encore l’application, puis il a du s’adapter face à son absence. Du jour au lendemain… j’ai arrêté de scroller. J’ai arrêter d’y passer des heures, de voir mes journées parfois s’envoler. J’ai fais face tant bien que mal à l’enchaînement des heures. Et j’y ai fais face plutôt bien que mal. Sans trop m’en rendre compte, j’ai passé du temps à regarder des choses qui étaient plus substantielles, à lire plus ou à faire à manger. Bien sûr, j’ai besoin de m’occuper. Je n’arrive pas à passer mon temps dans une posture méditative pendant des heures. Donc en attendant, je fais des choses qui ont une valeur ajoutée plus positive sur ma confiance en moi. Je fais des choses qui m’apportent de la satisfaction une fois que j’ai terminé.

Comment j’ai regagné le contrôle

La notion de contrôle est aussi assez forte dans mon expérience. En effet, au delà du temps gagné, de l’absence de comparaison qui survient naturellement quand on arrête de passer sa vie sur les réseaux sociaux, c’est plutôt le sentiment de reprendre ma vie en main qui m’a habité.

Très clairement, la fuite dont je parlais un peu plus haut, si elle n’est pas adressée suffisamment tôt, peut avoir des conséquences très négatives. Personnellement, je l’associe à la diminution de ma confiance en moi et à ma dépression. Attention, ce ne sont pas du tout les réseaux qui en sont la cause. En revanche, dans une période où je me considère comme fragile, ils ont clairement participé au coup de mou. Et donc dans ce contexte, stopper la mécanique dépréciative, c’est aussi reprendre le contrôle. C’est à nouveau faire des choix conscient sur la manière d’occuper son temps. Au lieu de scroller de manière inconsciente, illimitée, de liker tout ce qui passe, c’est identifier des alternatives. C’est se poser des questions.

  • Qu’est-ce que j’ai envie de faire pour occuper mon temps ?
  • Qu’est-ce qui me ferait plaisir là tout de suite maintenant ?
  • Comment ai-je envie de nourrir mon esprit ?

Toutes ces questions permettent petit à petit de mieux se connaître dans le quotidien. Départager les moments de fuite, des moments qui vont mieux. Savoir répondre aux deux. Je vous partagerai dans un prochain article, les autres actions concrètes que j’ai pu mettre en place pour petit à petit remonter la pente.

Rendez-vous bientôt, et d’ici là, quelle est votre relation aux réseaux sociaux ? Dites-moi tout en commentaire 😉

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