J’ai le sentiment, que se justifier c’est un peu la réaction habituelle pour de nombreuses situations. Au travail, ou lors de conversations personnelles, on nous demande rarement une justification. Pourtant, quand on nous pose une question, notre réaction est naturellement de nous justifier. alors comment arrêter de se justifier me demanderez-vous ? Pas de recette magique, mais je vais vous raconter mes petites astuces.
Avant toute chose, cet article n’est pas à proprement parler un article de développement personnel. Il s’agit plutôt d’un témoignage et de mon avis sur le sujet. En aucun cas le contenu n’est à appliquer comme une liste de choses à faire. Réfléchissez et voyez ce qui fonctionne pour vous. Et si vous avez des questions sur une situation précise : écrivez moi et on peut en discuter tranquillement.
Pourquoi ça me gêne ?
Il y a quelques années, je suivais une formation pour apprendre à poser des questions pertinentes. Ca a ouvert mon esprit sur le sujet de la justification (et sur beaucoup d’autres sujets, mais là n’est pas l’objet de ce post). Prendre conscience de la manière dont on se justifie constamment m’a fait reconsidérer ma façon d’exprimer les choses. En fait ça me gêne profondément d’être dans un rapport à l’autre qui implique qu’il se justifie, et qui implique aussi que je me justifie. Je m’explique : il y a dans la justification un rapport à la peur qui n’est pas des plus sains. Quand on me demande de me justifier, je me sens acculée, mise au piloris. Le sentiment, en plus d’être désagréable, apporte peu de choses positives à une relation entre individus.
Alors bien sûr, il n’empêche que parfois, dans le cadre de relations personnelle ou professionnelles, il soit nécessaire de se justifier. Justifier une décision ou une action peut être indispensable. Ceci étant dit, je suis persuadée qu’avec une manière de communiquer différente, il soit possible de rendre ce type d’actions plus positif.
Comment détourner mon attention de ces attaques verbales ?
Comme je l’expliquais juste avant, il y a dans la demande de justification une attaque. Une attaque relative bien sûr, et souvent justifiée ( 😉 ). Pour autant, cette perception de l’attaque est quelque chose de relativement inconscient. C’est le moment où on créé la projection que l’autre à quelque chose à nous reprocher. Alors forcément, face à cette projection, notre estime de soi peut diminuer.
Ce sont ces petits signaux faibles qu’il faut écouter en priorité. Quand on commence à se sentir mal à l’aise dans un échange, il faut rapidement pouvoir rééquilibrer les rôles pour garder de la sérénité. C’est donc le moment de détourner notre attention de ces pseudos attaques verbales.
Quelles sont les ressources dont je dispose pour éviter de me sentir attaquée ?
La première manière qui permet de ne pas se sentir attaqué quand on nous demande de nous justifier, c’est de comprendre d’où vient la demande ou la question.
Pour cela, on peut poser plusieurs questions à notre interlocuteur :
- Qu’est ce qui te pousse à me poser cette question ?
- Qu’est-ce que tu cherches à savoir concrètement ?
- Comment je peux t’aider à répondre à cette question ?
Francis Wolf, dans son ouvrage « La question « Qu’est-ce que ? » et la question « Pourquoi ? » publié aux Presses Universitaires de France, 2004 exprime plusieurs éléments liés intrinsèquement à la nature de la question Pourquoi. Il observe cette question qui permet de mieux comprendre le monde et qui a une importance capitale en philosophie. Pour autant, cette question a du mal à s’appliquer à un usage pratique sans qu’on ne ressente le besoin de disserter pendant des heures.
Une fois les objectifs de la discussion clarifiés pour tout le monde, voici deux éléments qui permettent de se sentir maître de soi et de garder ses pieds par terre lors d’un échange.
- Préparer une explication claire et précise (parfois demander un délai qui peut être utile en situation professionnelle) afin d’être sûr de soi. Plus je me justifie pour me convaincre moi-même, et moins je convaincrai mon interlocuteur. Avoir tous les éléments en tête et préparer un plan argumenté permet d’être plus sûr de soi et donc de pouvoir réagir en toute souplesse.
- Mettre en avant le but de nos actions : je n’ai pas fait ça parce que telle ou telle raison. Je l’ai fait pour arriver quelque part. Il y a une grosse différence dans la manière de répondre à la question pourquoi quand on dit « pour ». Quand on emmène avec nous notre interlocuteur vers les racines profondes de nos raisonnements ou la manière de prendre des décisions, on ne se justifie plus. On construit ensemble.
Quels objectifs je me donne ?
Ceci étant dit, il est désormais nécessaire de pratiquer pour faire évoluer les habitudes.
Pour votre prochaine réunion :
- préparez à l’avance sur un papier les éléments qui ont été motivants pour vous et vous ont poussé à agir.
- assurer vous de ne jamais commencer une phrase par « parce que » mais bien par « pour + verbe à l’infinitif ».
Pourquoi êtes-vous arriver en retard ? Pour prendre le temps d’accueillir le nouveau stagiaire.
Dans quelques jours, je suis sûre que vos échanges avec votre entourage seront beaucoup plus légers et peut être plus profonds.
Dîtes-moi ce qu’il en est !
A très bientôt pour un prochain article 🙂
Juliette