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Le confinement – mois 2

C’est le changement d’échelle du confinement. De quelques semaines, on passe à quelques mois. Bien sûr tout le monde s’en doute et je n’envisageais pas de sortir librement tout de suite. Il n’empêche que ça fait un choc. En tout cas d’un seul coup je me suis sentie très enfermée. Très enfermée en moi-même en fait.

Je sais que c’est lié au fait que je n’ai pas d’activité définie pour mes journées. Un peu de travail ponctuellement et ça m’occupe une heure ou deux. Pour autant ça ne suffit pas à meubler. Et l’intérêt de meubler justement, c’est d’avoir un rythme, un peu de sens et d’utilité. C’est ça en fait, je me sens absolument inutile alors que j’ai tellement d’énergie pour faire des choses. Perturbant d’être bloqué chez soi, je tourne en rond.

Alors oui, les journées passent très vite avec une routine qui s’est installée progressivement. Je lis beaucoup. J’apprécie ce temps précieux, qui ne se reproduira peut être jamais dans cette vie de pouvoir prendre le temps justement. Contempler et observer. Les arbres qui sont devenus verts, le soleil qui s’avance dans l’appartement et qui repart.

Il m’est passé plein de choses par la tête ces derniers jours.

On s’habitue quand même très vite au changement. Je sais que j’adore ça, voir les évolutions. Ce sera même l’objet d’un projet qui est bientôt prêt pour être dévoilé… En tout cas c’est une période propice à la découverte et l’exploration ça c’est sûr. Je ne sais pas vraiment à quoi va ressembler l’après en revanche. L’idée de se retrouver au milieu de plein de gens me réjouit peu, m’effraie un peu même.

Trouver de la motivation et du sens par soi même n’est pas évident. Mon rythme naturel me pousse à la paresse alors que je suis tellement plus heureuse dans l’action, c’est incroyable. C’est très simple de se rendre compte de ce qui fonctionne pour soi quand on est confronté à soi-même en permanence.

Prendre le temps est tellement ressourçant. C’est quand tout s’arrête qu’on se rend compte de la vitesse à laquelle les choses se passent. Même si parfois j’en ai une conscience ténue, à force de passer des weekends loin de chez moi et des soirées à rentrer tard, la confirmation est forte en ce moment. Alors toute ma vie habituelle s’est relativement délitée : plus de verres entre amis, ni de restaurants, je reste chez moi et je profite du temps avec le chat. 5 semaines plus tard je ne peux que dire que ça me fait du bien. Ca ne m’empêche pas de vivre ces moments de crainte pour l’avenir : je ne sais pas comment se passera le début de mon futur travail avec la distanciation, ni même comment moi-même je vais reprendre pied dans une réalité toute relative. Pour autant, ça fait des années que je ne me suis pas sentie aussi reposée et capable.

Les bouleversements du confinement

Cette période de confinement, ou la confinade comme j’aime l’appeler avec moi-même, est pleine d’interrogations à de nombreux niveaux. Arrêter de consommer du jour au lendemain était tout ce qu’il me fallait pour me réveiller après plusieurs mois d’exagérations incontrôlées. Le plus dingue c’est que ça ne me manque pas. Ca ne me manque pas d’acheter un livre car la couverture me plait, ou une robe car elle m’irait bien. Ca ne me manque pas et j’ai ce dont j’ai besoin chez moi. J’ai même beaucoup plus.

Après avoir porté pendant 1 mois 2 jeans et 3 t shirt en rotation, j’ai enfin fait un tri drastique chez moi. Plus question de garder l’inutile. La notion de capsule m’est revenue, j’ai regardé les article de Caroline et d’Anna que je suis depuis un moment. Et j’ai tout enlevé. Ca fait un bien fou. Déjà ça permet de reprendre un peu le contrôle sur son environnement, dans un contexte ou tout est plutôt difficile à appréhender. Et surtout je ne peux que savourer la respiration qui s’est imposée. Ne plus réfléchir à comment on s’habille et pourtant aimer toutes ses fringues, c’est une véritable libération. J’espère juste que le post confinement se déroulera avec autant de douceur.

A ce stade, c’est ce qui m’inquiète le plus. Que le confinement m’ait apporté une paix intérieure relative et que dès que tout sera ouvert, je reviendrai à mes vieux travers. Ca m’inquiète et je ne sais pas vraiment quoi faire pour y remédier. Si ce n’est garder le sentiment doux et profond de bien être intérieur en tête. Pourtant dès que tout fous le camp, ce n’est pas si simple de garder ce contrôle. Nous verrons bien. En attendant c’est tellement agréable !

Et après ?

D’ici là, je continue ma quête vers une intériorité paisible à grands renforts de philosophie minimaliste et de banana bread. Vous avez dit cliché ? Et bien vous avez peut être raison et ça me fait sourire, avec bienveillance bien sûr. Peut être qu’un jour je saurai me démarquer des dictacts de l’internet. De toute façon, quoi que l’on fasse on suit une mode quelconque. Il y a toujours quelqu’un qui nous « inspire » ou pour faire comme nous. Et vous savez quoi ? C’est OK. En tout cas c’est OK pour moi de ne pas être l’originale du coin, avec des lectures originales, et des recettes originales. Je n’en suis pas là. Peut être après, on ne sait jamais 😉

Ca se passe comment votre confinement ? 🙂

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